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🐺 La faune revestoise - Le pays revestois : un biotope qui évolue




Par Claude Chesnaud
Société des Amis du Vieux Revest et du Val d'Ardène - Bulletin N°28 de septembre 2000

Le  biotope revestois  a  évolué  depuis  une cinquantaine d'années.  En  effet,  depuis  la  fin  de  la  dernière  guerre  mondiale,  avec  l'exode  rural,  nos  restanques  comme  nos  collines  ne  sont  plus  cultivées  et  entretenues.  Avant,  le  petit  bois  était  ramassé  pour  faire  les  repas  quotidiens.  Le  bois  plus  gros  était  utilisé  pour  le  chauffage  l'hiver.  Avec  l'arrivée  du  fuel  et du  gaz  embouteillé,  les  cuisinières  à  bois ont été  définitivement  rangées.  Les  charbonnières  du  Grand  Cap sont  des  vestiges  dont  beaucoup  ignorent qu'elles  permettaient  la  fabrication  du  charbon  de  bois  :  pour  beaucoup,  il  s'agit  de  vieux  tas de  ferraille  !

 

Avec  l'électricité,  la  machine  à  laver  le  linge  a  fait  disparaître  les  lessiveuses  servant  aux  bugades.  Les  troupeaux  de  chèvres  et  de moutons  n'arpentent  plus  nos  collines.

 

N'ayons  pas  de  regret,  les  femmes  et  les  hommes  qui  vivaient  dans notre  commune  n'avaient  pas  une  vie  très confortable.  Et  si  aujourd'hui,  avoir  l'eau  dans  chaque  maison peut  paraître  naturel,  qui  donc  se  souvient que  les  douches  municipales  au  Revest  ont  cessé  leur activité  vers  l970  ?

 

La nature n'aimant pas le vide, le maquis a rapidement occupé l'espace libre. Après les chênes kermès et les genets, ce sont les pins, les chênes verts et les chênes blancs qui ont changé l'image de notre commune qui est devenue verdoyante. L'arrêt de l'exploitation forestière a permis à de nombreux animaux d'imiter le maquis.  Les lièvres et les perdreaux ont  été les grands perdants de ce changement, puisqu'ils préfèrent les espaces aérés.  Les  lapins  seraient  les  plus  heureux  si  l'homme,  entre  temps,  n'avait  pas  diffusé  une  maladie  encore  implacable de nos jours : la myxomatose. Les grands vainqueurs sont bien sur les sangliers. Dans  nos collines,  les chênes produisent entre une et deux tonnes de glands à l'hectare, et le gland est une nourriture parfaite pour les sangliers.  Cet animal, qui n'a plus que l'homme (quand il chasse) comme seul prédateur, s'approche de  plus  en  plus  des  maisons.  Et comme, après l'exode rural, l'homme revient construire dans le maquis, il y a de fréquentes  rencontres  entre  les  deux  espèces.  Il est évident que la trouille étant bonne conseillère dans les deux  camps, le choix d'une fuite systématique confirme qu'eux et nous vivrons encore ensemble longtemps  !

 

Dans nos collines, il y a du monde.  Les  plus  voyants  sont  bien  sur  les  pies,  de  plus  en  plus  nombreuses.  Cet  oiseau  bruyant,  au  plumage  noir  et  blanc  et  au  bec  très  puissant,  raffole  d'insectes,  de  petits  rongeurs,  des  œufs  des  autres  oiseaux  et  d'oisillons,  de  graines  et  de  charognes.  Le  couple  est  uni  à  vie.

Le cousin discret de la pie, c'est le geai, dit geai des chênes. Son plumage est rosé, ses ailes sont légèrement bleues et noires. Si le gland, les graines et les fruits sont l'essentiel de son alimentation, les lézards, les petits oiseaux sont aussi un bon complément.

 

Le renard est présent dans nos collines. Plutôt nocturne, il chasse dans un territoire de 400 à 500 hectares. Sa nourriture est très variée : fruits, lapins, rats, chats, oiseaux, œufs, volailles, charognes, ordures ménagères. La femelle est à maturité sexuelle vers 8-10 mois. Elle peut mettre bas 3 à 12 petits. Le terrier du renard a un diamètre d'ouverture de 20 à 25 cm. Ce terrier, quand il l'occupe, dégage une forte odeur et des restes de repas sont toujours très proches. Le renard a une longévité d'une douzaine d'années. Dans nos collines, il n'y a pas la rage. Mais la leishmaniose est présente. Cette maladie est transmissible aux chiens et à l'homme.


Le renard du mont Caume
Photo Tous droits réservés Cécile Di Costanzo pour Les Amis du Vieux Revest


La fouine, mammifère carnivore, adore le maquis, les clappiers (tas de pierres), les ruines, les greniers. Nocturne et très agile, elle chasse les petits rongeurs, les oiseaux, les œufs et les insectes. Elle mesure 40 à 50 cm, pèse I à 3 kilos, dispose de 38 dents très puissantes. Elle a une grande tâche blanche sur la gorge, contrastant avec sa fourrure marron noir. Le rut a lieu pendant la période d'été, l'implantation de l'œuf est différée de 8 mois, la gestation réelle est de 56 jours. Une femelle peut mettre bas entre 2 et 7 petits. Une fouine a une longévité de plus de 10 ans.

 

La belette est le plus petit de nos carnivores. Elle pèse entre 35 et 70 grammes pour une longueur entre 18 et 23 cm. Ce mammifère carnivore est présent lorsque des petits rongeurs sont massivement présents. La belette se nourrit également d'oiseaux, de lapins, de musaraignes, de reptiles, de végétaux. Elle stocke parfois des proies.

 

La dernière espèce qui s'est très bien développée avec le maquis revestois, c'est le blaireau. Mammifère carnivore, il peut peser jusqu'à 20 kilos. C'est un animal aux formes lourdes, aux pattes robustes terminées par des fortes griffes, une tête massive comportant deux raies noires caractéristiques. La femelle est à maturité sexuelle à 2 ans, L'accouplement a lieu en mars, l'implantation de l'œuf est différée de 10 mois, avec une gestation réelle de 2 mois. Cet animal peut vivre 15 ans. Son terrier est caractéristique, bien dégagé, aux bords lisses et souvent recreusé d'où des amas de terre en forme de dôme creusé en son milieu. Il est omnivore : fruits, graines, insectes, vers de terre, cadavres. Il est essentiellement nocturne, sa densité est de 1 à 4 blaireaux pour 100 hectares.

 

Bien sur, de nombreux autres animaux vivent dans notre pays revestois. Mais le plus majestueux, celui dont nous sommes fiers, c'est l'aigle de Bonelli. Il s'agit du dernier couple vivant dans notre département. Nous vous invitons à relire le bulletin n° 14 des Amis du Vieux Revest et Val d'Ardène de février 1991.




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