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📖 Le Revest de P. Trofimoff - Histoire religieuse




Deux bénéfices étaient fondés au Revest avant le XVe siècle : les Pénitents Blancs célébraient leurs offices dans la chapelle Saint-Jacques, près de la tour. Par testament, Sibille, dernière descendante des seigneurs de Toulon, leur laissait une somme d'argent.

En 1536, Antoine Panoty, dont on possède les bulles de la collation, était nommé recteur de la chapelle Saint-Jacques. Des réparations furent faites à cette chapelle en 1634 ; chaque habitant fut taxé d'un capage de 1 livre 4 sols. De cette chapelle, il ne reste que l'encadrement de la porte, enchâssé dans le mur de soutènement d'une calade. Quelques squelettes ont été mis au jour (1961) à quelques dizaines de mètres seulement de l'entrée de l'édifice.

L'autre bénéfice était la chapelle de « Notre-Dame de Pitié », appelée aussi « Notre-Dame de Peiloun », et dont on peut voir les ruines sur une hauteur à l'ouest du village. On y allait en pèlerinage le 8 septembre. Cette chapelle appartenait aux Pénitents Gris.

C'est le 29 janvier 1674 que fut commencée l'église actuelle. De très nombreuses sommes d'argent furent empruntées pour couvrir les dépenses. Le seigneur du Revest et d'autres habitants avancèrent les fonds nécessaire. L'église est sous le titre de l'Assomption, saint Christophe et saint Jacques en sont les patrons.

Construite en forme de croix latine, elle fut achevée en 1679. Sur le côté droit, nous trouvons la chapelle Saint-Joseph, puis la chapelle Saint-Sébastien et Saint-Christophe dans le transept. La grande statue de saint Christophe est un don de la famille Martinenq (M. Martinenq fut nommé curé du Revest le 3 juillet  1864).

Sur le côté gauche, nous avons la chapelle des Âmes du Purgatoire et celle de la Sainte Vierge (autrefois Notre-Dame des Neiges) dans le transept; à l'angle du transept et de la chapelle des Âmes du Purgatoire, une très simple chaire, sur les panneaux de laquelle sont sculptés les quatre évangélistes. Le chœur possède un maître-autel qui date de 1348. Dans l'abside, nous trouvons, occupant l'emplacement de vitraux, deux grandes statues de saint Vincent de Paul et de saint Ferdinand, roi du Portugal (consacrées en 1877, par Mgr Terris, évêque de Fréjus et Toulon). À l’emplacement des ces niches existaient primitivement deux fenêtres.

Lors des réparations effectuées aux fenêtres de l'église, en 1847, «des vitres colorées» furent placées et, le jour étant jugé insuffisant, il fut décidé de percer ces deux ouvertures.

Entre 1847 et 1877, elles furent une fois encore obstruées. Entre ces deux statues, nous avons une peinture célébrant le vœu de Louis XIII. À droite, les armoiries de Mgr Terris ; à gauche, celles de Pie IX. Deux tableaux sous ces blasons, peints par M. le curé Chabert, en 1711. La tribune actuelle est de construction récente. Elle a nécessité la destruction de deux autels que remplacent, à droite et à gauche, deux peintures. À gauche, une grande toile représente, en pied, saint Cyprien et saint Clair ; sur la droite une peinture dite de l'école espagnole. Son cadre a malheureusement été scié pour mordre dans la moulure de la tribune. Au-dessus de l'autel de saint Joseph, une grande toile représente la mort du saint qui, allongé, habillé de bure, tient une bible. Les personnages qui l'entourent sont habillés en costumes modernes. Très beau cadre. Une bannière processionnelle provenant de la chapelle Saint-Jacques sa trouve dans l'église. Un très beau Christ en majesté semble provenir de la même chapelle, un important vitrail en parfait état se trouve au-dessus du porche, à l'intérieur de l'église. Il est surmonté des armoiries de la Chartreuse de Montrieux.

La sacristie possède un très beau meuble (1379 ?) dont la porte finement sculptée, dans l'esprit d'un canopé, est d'une grande pureté. Plusieurs chandeliers proviennent de dons. Ils portent gravés les millésimes attestant l'époque où ils furent offerts. L'un d'eux porte : « S T R 1769 », un autre est marqué : « Saint Joseph 1779 ». Il existe aussi une série de chandeliers et crucifix d'autels à branches fleurdelisées. L'église possède de très nombreuses statues bustes-reliquaires magnifiquement dorées. Deux ou trois ex-voto naïfs ornent la chapelle de la très-sainte Vierge.

À la Révolution, la première délibération communale concerne le culte et consiste en la publication officielle du décret ordonnant l'emploi de l’écharpe tricolore dans les cérémonies religieuses.

Le 5 décembre 1790, le curé Gastinel prêta serment dans l'église, face aux autels, sous les drapeaux de la Garde nationale. Ce fut le 16 janvier 1791 que le vicaire vint, après la grande-messe, prêter serment.

Le 22 juillet 1792, on s'en prit à la petite cloche de la chapelle Saint-Jacques qui fut dirigée sur la Monnaie de Marseille.

Le 13 janvier 1893, on vota un crédit de 98 livres pour réparer le toit de l'église actuelle.

Sur ordre du district du Beausset, l'église servit de temple au culte de la Raison.

Si la période antérieure à la Révolution est peu riche en archives religieuses, la lecture des actes paroissiaux et les registres des délibérations du Conseil de Fabrique nous donnent de nombreux documents pour la période contemporaine.

Les chaises de la paroisse furent mises en adjudication le 25 septembre 1836. La chaisière intéressée ne fit aucune redevance à l'église. Elle fut poursuivie en justice. Le Conseil de Fabrique eut gain de cause le 22 mars 1838.

En 1846, on délibéra et on vota au Conseil de Fabrique les fonds nécessaires à la refonte de la vieille cloche. Par souscription, on remit la somme de 654 francs. C'est M. Toussaint Sabatier, fondeur, rue Bonne­tière, à Toulon, qui se chargea de « prendre la matière de la vieille cloche au prix de 2 francs le kilo, de fondre cette matière et de confectionner une nouvelle cloche de même poids, moyennant le prix de 3 francs 25 le kilo ». Le Conseil de Fabrique s'engageait à fournir le bois nécessaire pour la fonte, les briques, chaux et sable, le charbon et la main-d'œuvre nécessaires pour confectionner ce fourneau.

La réparation du maître-autel, qui fut décidée le 2 janvier 1848, coûta 1.600 francs.

En 1849, on vendit de vieux objets dorés appartenant à la Confrérie de la Sainte Vierge pour la somme de 135 francs. Cette somme fut affectée au remboursement des frais occasionnés pour la réfection du maître-autel.

Dans la séance du 1er décembre 1850, le Conseil de Fabrique prit d'importantes décisions concernant l'administration religieuse et le règlement de certaines cérémonies:

1.  –La Fabrique cède spontanément, comme par le passé, ses droits à M. le Curé de la paroisse sur les honoraires des messes hautes dans toutes les classes.  

2.  - Elle alloue, à partir du 1er janvier 1851, la somme de cent francs pour indemniser M. le Curé des honoraires qu'il percevait à ces mêmes enterrements, avant la promulgation du nouveau tarif. Cette somme lui sera payée par portion égale et par trimestre chaque année.

3.  - À dater de ce jour (1er décembre 1850), la cire des enterrements sera  exclusivement fournie  par  la  fabrique  de la paroisse  du  Revest, au taux (?) francs le kilogramme.

4.  - Le partage de la cire s'effectuera selon le décret du 10 décembre  1806.

5.  - Le prix des enterrements sera désormais perçu par avance par le trésorier de la Fabrique.

6.     - Lorsque la  Confrérie  des  Pénitents sera  demandée  aux funérailles par la famille du défunt, l'enterrement sera toujours de troisième ou quatrième classe, au gré des parents, et dans ce cas encore il sera nécessairement fait abstraction de la taxe qui revient, indépendamment du tarif, à ladite Confrérie et des cierges qu'il plaira aux parents de lui donner.
 

Le 8 décembre 1851, les marches des autels furent réparées par un menuisier de Toulon. Le marchepied en noyer du maître-autel et deux tabourets pour les clercs furent commandés. On fit aussi construire une niche pour la statue de saint Maur et une autre pour celle de saint Joseph. L'autel de saint Maur fut réparé — huit bancs furent commandés pour les enfants du catéchisme. Une porte fut placée derrière le maître-autel, pour «sauvegarder l'huile de la lampe».

Les boiseries (côté sacristie) furent construites et mises en place, de même que les sièges des célébrants, du chantre et le banc de « l'œuvre ».

Dans le registre des délibérations du Conseil de Fabrique, on trouve (janvier 1852) une liste d'objets dont l'église du Revest avait besoin : un missel romain (commandé à Lyon) ;  tapis en laine pour le maître-autel ; un bouquet artificiel ; canon sous verre ; baguette dorée pour les autels de saint Eloy (sic), sainte Anne et la sainte Vierge ; redorer le buste de saint Roch et de saint Joseph, etc. Le 15 janvier 1852, le Conseil de Fabrique adoptait un règlement très sévère s'appliquant au sacristain sonneur ;

Le Conseil de Fabrique délibère régulièrement et élit son bureau ponctuellement. Le 23 avril 1854, Séverin Sauvaire est nommé président, Antoine Vidal est secrétaire. André Vidal est membre du bureau et accepte les fonctions de trésorier.

En juillet 1854, une souscription est ouverte pour permettre les réparations urgentes. L'évêque de Toulon doit venir visiter l'église et confirmer les enfants ; les murs sont lézardés, les peintures s'effacent. Cette souscription fut interrompue par l'épidémie de choléra qui sévissait à Toulon et par un « violent mal au pied » dont fut atteint M. le curé Jehan. On put réunir 273 francs. Il y avait pour 326 francs de réparations. M. le curé Tampon entra en fonction en septembre 1854.

En accord avec la législation en vigueur, la municipalité offrait une indemnité de logement au curé en fonction. Dans une de ses délibérations du 11 mars 1855, elle décida la construction d'un presbytère. Cette construction était à l'étude depuis 1850. Le 23 juillet 1850, le Conseil de Fabrique avait voté 300 francs comme somme allouée au projet de construction d'un presbytère. De son côté, en mars 1855, le Conseil de Fabrique votait 100 francs comme seconde participation. Le 29 septembre 1857, le presbytère, attenant à l'église et construit par la commune, fut mis à la disposition de M. le curé Tampon.

Composée d'une cuisine, d'une salle à manger, d'un « salon de compagnie » et d'un petit jardin, cette maison est actuellement le siège du « Cercle Revestois ». M. le Curé demanda qu'un petit hangar et des latrines fussent construits dans le jardin. Cette demande ne fut pas acceptée, les finances municipales ne permettant pas de semblables dépenses.

Une mission fut prêchée au Revest, en 1858. Deux Maristes, le Père Gerin, supérieur de la Maison de Toulon, et le Père Teinier, s'installèrent au Revest pendant vingt-cinq jours.

Très protocolairement, les membres de la Société Sainte-Cécile et ceux de l'Association de Saint-Roch rendirent aux missionnaires leur visite. Les espoirs de M. le Curé furent vite déçus. Peu ou pas de Revestois aux Sermons, les habitants de l’Hubac et de Saint-Pierre-les-Moulins étaient les plus nombreux aux cérémonies.

Cette indifférence des Revestois pour les choses religieuses était due, prétendait-on à l'époque, au fait qu'il y eut pendant de très nombreuses années au Revest des prêtres italiens qui « ignoraient la langue de nos braves paysans  »...

Le 15 juin 1861, M. le curé Segallon déposait dans le socle de saint Christophe les reliques du saint. L' « authentique », écrivait-il, se trouve derrière le reliquaire (buste reliquaire).

En avril 1866, une paire de pendants, offerte par une dame, fut mise en loterie, le Conseil de Fabrique ayant besoin d'une certaine somme d'argent.

Par délibération du 29 juillet 1866, le Conseil de Fabrique décida de refaire le carrelage de l'église, l'enduit des murs, la construction d'un hangar dans le prolongement du clocher. Ces dépenses s'élevaient à 6.800 francs.

En juin 1867, nouvellement réparée, l'église est inaugurée par M. le doyen Rouvier, curé de Saint-Louis. Les motifs décoratifs visibles à l'intérieur de l'église datent de 1867 et ont été exécutés par M. Sabatier, de Marseille.

Dans la nuit du 19 au 20 avril 1878, les troncs de l'église furent fracturés. Le ciboire du maître-autel ayant été placé dans le tabernacle de l'autel de la Sainte Vierge, il n'y eut pas de sacrilège.


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