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📖 Le Revest de P. Trofimoff - Les journées révolutionnaires au Revest-les-Eaux




25 mars 1789 – 2 décembre 1851

Toulon, Hyères et Brignoles pour le 27 mars 1789, les délégués des Trois Ordres devaient siéger séparément et nommer (après avoir rédigé et réuni les trois cahiers de doléances en un seul) leurs députés aux États Généraux.

À Toulon, dans l'après-midi du 23 mars, une foule nerveuse et décidée envahit la salle des délibérations de la mairie où siégeaient les soixante-seize délégués élus par les diverses corporations. Des cris de mort furent poussés par les manifestants armés. De nombreuses exactions furent commises contre MM. Mourchou, Baudin et de Villebranche, ancien maire.

Les impôts successifs sur les farines amenèrent la population dans la rue. L'agitation gagna les proches environs (Le Luc, Brignoles). Dans les départements voisins (Marseille, Manosque), des émeutes éclatèrent.

Le 25 mars 1789, une effervescence inaccoutumée règne au Revest. L'insurrection éclate. Conduite et bien préparée, la foule sait où elle va. Le  château  est  attaqué.

Antoine de Brignoles, seigneur du Revest, écuyer, se trouve dans sa demeure aixoise. Dix-neuf hommes du village, chefs du mouvement, enfoncent les portes et pénètrent avec leurs troupes. Tous les meubles qui s’y trouvent sont portés sur la place de « l'aire publique » et incendiés.

Seul un coffre Renaissance, finement sculpté de feuilles d'acanthes, aux panneaux séparés par d'élégantes colonnettes, fut sauvé de l'incendie

À l'extérieur, on s'en prit aux têtes des éperviers qui ornent les deux tourelles d'angle de la façade principale. Quelques coups de masse eurent vite fait de décapiter ces inoffensifs oiseaux.

Une information fut ouverte. M. de Franc, conseiller au Parlement de Provence, fut chargé de l'affaire. Il fit arrêter et incarcérer à Aix-en-Provence les dix-neuf responsables de cette manifestation. Ces hommes durent leur libération à une incursion des Marseillais qui ouvrirent les portes de la prison. Rentrés chez eux, leurs méfaits furent couverts par des lois d'amnistie pour les uns et par la prescription pour les autres. Plusieurs d'entre eux vivaient encore au Revest en 1821.

On insista beaucoup sur cette affaire au cours d'un long procès qui opposa, en 1821, la famille Allègre à la municipalité du Revest.  Dans cette interminable suite de débats, il s'agissait d'établir les droits des propriétaires du château sur l'eau de la fontaine qui s'élève devant l'église. Aucun titre de propriété n'ayant pu être fourni (ils avaient disparu lors de l'émeute), seules les lois en vigueur furent retenues.

En 1791, les gages du « greffier et régent des écoles » étaient de 436 livres par an. Au 4 Ventôse An III, le citoyen Maillet n'avait pas été payé depuis deux ans. Il était « secrétaire-greffier des écoles ».

Lors du coup d'état du 2 décembre 1851, de nouvelles manifestations eurent lieu au Revest. La foule, cette fois, s'acharna sur la « maison commune ». La mairie, alors située dans l'immeuble occupé aujourd'hui par des services des Postes et Télécommunications, fut attaquée. Le modeste mobilier ne fut pas épargné ; les archives eurent à souffrir de la hargne populaire. De nombreuses et précieuses liasses de documents, parchemins vénérables furent incendiées. Apeurés, les habitants vécurent les mêmes scènes qu'en 1789.

Si proche de la grande ville, l'arrière-pays toulonnais peut demain jouer un rôle de premier plan dans une véritable organisation touristique. On peut s'étonner, en même temps que se féliciter, qu'il ait échappé jusqu'ici aux idées « originales » des extravagantes entreprises modernes.

Tous ceux qui sauront se contenter des promenades et des paysages de la profonde vallée seront les plus sûrs agents du vrai tourisme : celui qui « donne à voir » en même temps qu'à penser.


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