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Revue de presse

🏡 Le hameau des Olivières - L'artillerie française bombarda les Olivières



Dans le bulletin n°45 des Amis du Vieux Revest, nous nous étions étonnés de la série de bombardement effectuée par l'armée française  de 1926 à 1929 au Grand Cap. Autre étonnement, en 1925 ce sont les Olivières et la plaine des Selves qui ont été "champ de tir de circonstance". Cette fois-ci, nous nous appuyons  sur 3 procès-verbaux datés du 30 avril 1925, du 23 mai 1925 et du 12 juin 1925 qui proviennent du Parc d'artillerie  régional de Marseille  et qui font suite aux prescriptions de la note n'14559 du 7 avril 1925 du général commandant le 15e corps d'armée.


Une étude préliminaire propose que la 38e division fasse des tirs à partir des terrains de la plaine des Selves qui se situe au nord du Coudon, et en direction des Olivières. Cette étude est réalisée par une commission qui se réunit le 9 fevrier 1925 ; elle est composée  de M. Paquette (chef du bataillon et président de cette commission), de M. Pantalacci (chef d'escadron)  et de M. Le Gros (chef d'escadron du 38"'" R.A.C.). Elle arrête son choix pour ce champ  de tir d'une longueur maximale de 5500 mètres et d'une largeur de 1500 mètres, dans un vallonnement  fortement encaissé dans toute son étendue, limité au Nord par les pentes du Grand Cap, au Sud par les pentes abruptes du Coudon, des Bouisses  et du Mont Combe. Les cibles seront près du village des Olivières sur un terrain rocailleux impropre  à toute culture et où un incendie a détruit quelque temps auparavant des pins isolés:  "On trouve encore quelques pinèdes à la limite Sud du champ de tir et quelques vignobles  et olivettes vers la limite Est de la zone. Les seules exploitations  sont constituées par quelques  coupes de bois et  pur une petite carrière appartenant au principal propriétaire, Monsieur de Gasquet."


L'armée y effectuera des tirs destinés à l'instruction technique de ses cadres, instruction abandonnée depuis 1914.
La commission se veut rassurante en expliquant  :
- comment les tirs vont éviter la ligne de transport d'énergie électrique qui traverse la plaine des Selves,
- comment les tirs seront suffisamment  excentriques au hameau des Olivières "qui, bien que partiellement en ruine, sert encore de refuge aux bûcherons et carriers",
- comment limiter à 4 km la longueur des tirs car le terrain proche  du Barrage est tout en pente et ne se prête pas à une bonne exécution de ce type de tirs. Les artilleurs utiliseraient  des canons de 75  de campagne  et de 65 de montagne. Ces canons emploieraient exclusivement des obus à balle.
La commission prévoit d'indemniser  M. de Gasquet pour l'interruption de travail des carriers et des bûcherons.



Conférence du 30 avril 1925


Elle se tient au parc d'artillerie de Toulon en présence M. Bossavy (cdt. Le parc d'artillerie de Toulon), de M. Gaume (cdt. le 38e R.A.C.), M. Jambert (ingénieur aux Ponts et Chaussées), M. Devarennes (inspecteur des Eaux et Forêts) et du maire de Solliès-Ville.
Le chef d'escadron Bossary fait un exposé sur la justification de cette proposition  de tirs et rappelle la loi du 17 avril 1901 permettant l'exécution d'exercices  de tirs sur des propriétés privées moyennant indemnités ; ces tirs ne peuvent avoir lieu plus de 2 jours consécutifs. La période retenue est celle comprise entre le 28 mai et le l3 juillet 1925.



M. Jambert (ingénieur des Ponts et Chaussées) demande un délai de quelques jours pour étudier de concert avec la société d“énergie électrique les dangers que les tirs pourraient présenter au sujet du câble électrique qui traverse la plaine des Selves. La séance est renvoyée à une date ultérieure. Le 13 mai, M. Jambert écrit à M. Bossavy afin qu'un agent de la société de l'énergie électrique du littoral méditerranéen soit présent lors de la prochaine conférence mixte ; il joint copie de sa lettre du 1*" mai à la société de l“énergie électrique et la réponse de celle-ci en date du 12 mai. Dans cette réponse, nous apprenons qu'il y 2 lignes électriques (50 000 volts et 30 000 volts) Toulon- Escaillon venant de Saint Maximin et Toulon-Brunet venant d"Entraigues. Les risques d`avaries peuvent donc être "d'une exceptionnelle gravité" ... "quelles que soient les dispositions prises pour une prompte réparation". En cas de rupture de lignes, c”est la région comprise entre Le Lavandou et La Ciotat (150 000 habitants) qui serait privée d`énergie électrique (industries, services publics, tramways, eaux, assainissement, éclairage, ...). Pour ces raisons cette société "proteste énergiquement contre le projet de l'Administration de la Guerre."



Conférence du 23 mai 1925


Elle se tient au parc d”artillerie de Toulon en présence de messieurs Bossavy, Pantalacci, Jambert, Fillon, Chaix (maire du Revest-les-Eaux), Devarennes et Bastianellei (ingénieur å la société de l”énergie électrique du littoral).
En réponse aux oppositions de cette société, le 38ème Régiment d'Artillerie Coloniale modifiera les emplacements des batteries et des cibles. Les obus auront ainsi une trajectoire minimum de 80 mètres au-dessus des lignes électriques : "un dispositif sera placé sous le canon pour empêcher de donner une inclinaison inférieure a la hausse qui assurera la sécurité des câbles".



Conférence du 12 juin 1925


Il est proposé "la création d'un champ de tir temporaire avec régime réduit et ne devant entraîner que peu de jours de servitudes pour les propriétaires". Les tirs seront effectués les 25 et 26 juin et les 1er et 2 juillet 1925.




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