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♖ La Ripelle - Le château de la Ripelle



Ce château, avec une architecture différente, existe déjà selon le cadastre dit « napoléonien » du 31 mai 1827, réalisé par Caori, géomètre de 1ère classe.

Le 24 octobre 1852, selon le registre d’ampliations des actes d’inventaires chez les propriétaires récoltants de vin (Contributions indirectes), Fabre joseph (1809-1898) déclare 9 hectolitres 80 litres de vin.

En 1853, selon le même registre, Fabre Joseph déclare une récolte de 14 hectolitres 90 litres.

En 1880, Fabre Joseph, alors propriétaire du domaine de La Ripelle et de la Moute, écrit au maire du Revest afin d’obtenir une réduction d’impôts payés pour des vignes atteintes par le phylloxera. Fabre Joseph signe cette lettre en tant qu’ancien armateur.

Alziary Jean (1860-1936) est un personnage important dans la vie du château de La Ripelle. Un autre Alziary travaille à La Ripelle. Ils arrivent tous les deux des Ferres (Alpes Maritimes), mais ne sont pas de la même famille : nous leur consacrons 2 chapitres particuliers en pages suivantes.
1914 : la grande épidémie de variole épidémie touche le Revest, la famille Alziary ne sera pas contaminée.

En 1916/17, lors des recensements des chevaux au Revest, Fabre déclare un mulet de 20 ans, un cheval de 8 ans et un cheval de 5 ans.

Le 20 novembre 1930, selon le relevé des déclarations de récolte de vin, il y a, au Revest-les-Eaux, une superficie de 21 hectares 43 ares de plantation de vignes. Elle produit 449 hectolitres 25 litres. La Commune dispose d’un stock global de 95 hectolitres de vin. Fabre de La Ripelle déclare 60 ares plantés qui produisent 1 hectolitre de vin. Son stock est de 8 hectolitres.

Autre « personnage » du château, Ben Lahcène Khadir. Il est né le 3 août 1897 à Souss au Maroc. Il décède au Revest-les-Eaux en 1981. Khadir (c’est ainsi qu’il était appelé) est en France depuis 1915. Il disait souvent qu’il avait fait la grande guerre. Il est chauffeur au château depuis 1929 et possède son permis de conduire.

Le 9 janvier 1933, Alziary Jean déclare 1 chien de garde au château de la Ripelle. Le 30 décembre 1933, Fabre de La Ripelle déclare qu’un cheval a été vendu le 3 juin 1933 à la boucherie chevaline.

Un recensement des armes à feu a été effectué dans notre Commune en conformité avec l’article 9 du décret du 23 octobre 1935 et des circulaires des 4 et 27 novembre 1935. Mme Montanier de Belmont, appelée « La Baronne », épouse de Louis Fabre (1851-1916), déclare le 4 décembre 1937 :
1 fusil 86 modèle 93 Lebel,
1 carabine Lebel,
1 mousqueton Lebel,
2 fusils Gras,
9 carabines et mousquetons gras,
1 fusil anglais,
4 carabines Remington,
1 revolver modèle 92,
1 revolver de poche,
200 cartouches pour fusil Lebel,
1812 cartouches pour revolver.

Ces armes ont été ramenées d’Oran en 1908 par le lieutenant colonel Fabre Louis. Elles étaient dans une pièce du château qui était appelée « l’armurerie ». Cette pièce était interdite aux enfants.

Ben Lahcène Khadir dispose d’un pistolet 6,35mm Boulet n° 9295532.

La loi du 7 avril 1932 met en place des primes à la culture de l’olivier et selon 3 barèmes :
- Prime dite « simple » : pour les oliviers situés sur un sol propre, qui sont débarrassés régulièrement des pousses inutiles ou gourmands se formant sur les souches, du bois mort, et qui reçoivent une taille ou un élagage exécuté selon les usages locaux.
- Prime dite « double » : arbres de végétation secondaire qui auront, sur autorisation du professeur régional d’oléiculture, et postérieurement à cette autorisation, été recépés au pied au niveau du sol, ou au dessus du point de greffage, si les oliviers sont élevés de façon à constituer, dans la suite, des arbres productifs.
- Prime dite « triple » : accordée aux nouvelles plantations d’au moins 25 arbres plantés à écartement normal (8 mètres en tous sens).

Le 18 janvier 1936, en réponse à cette loi et par déclaration individuelle, Mme Veuve Fabre de La Ripelle déclare sur les parcelles C253, C240 et C235 (28 hectares) 3000 oliviers pour prime simple.

Le 15 mars 1936, la Commune déclare un total de 6105 oliviers pour prime simple, 332 oliviers pour prime double et 150 oliviers pour prime triple.

En mai 1937, Fabre de La Ripelle déclare 2500 oliviers simples. La commune du Revest les Eaux dénombre au total 12529 oliviers simples, 380 oliviers doubles et 150 oliviers triples.
Le 25 mars 1939, Fabre de La Ripelle fera une déclaration identique à celle de mai 1937.

En septembre 1941, la France entière recense sa culture de pommes de terre. La commune du Revest-les-Eaux a un total de 12485 kilogrammes. Mme Fabre de La Ripelle, « suivant les instructions contenues dans la presse », écrit « qu’ayant touché 150 kgs de semence, ma récolte se monte à 350 kgs ».
 
Château de la Ripelle vers 1900
Le Château de La Ripelle vers 1900, à gauche La Petite Ripelle (future propriété du capitaine Baudoin)


Août 1944 : c’est la libération du château. Des coups de feu sont tirés à partir de ce bâtiment transformé en hôpital par les Allemands de la 29ème flottille de sous-marins. Il y a des drapeaux de la croix-rouge. En réaction à ces tirs, un nombre important de soldats de la Libération et les F.F.I. du groupe Dionisi encerclent cet hôpital :
la 9ème Compagnie de Tirailleurs,
le 3ème Bataillon,
la Section Expérimentale de Choc,
le 3ème R.T.A.
et la 3ème D.I.A..
  • La 9ème Compagnie de Tirailleurs est commandée par le capitaine de Peretti. Cette compagnie appartient au 3ème Bataillon,
  • Le 3ème Bataillon est commandé par le capitaine Kuntz. Il appartient au 4ème Régiment des Tirailleurs Sénégalais commandé par le lieutenant colonel Bourgund 
  • LaSection Expérimentale de Choc est commandée par le sous-lieutenant Guerrier. Elle appartient au Bataillon de Choc commandé par le capitaine Hériard-Dubreuil 
  • Le 3ème Régiment des Tirailleurs Algériens est commandé par le colonel Gonzales de Linarès. Ce régiment appartient à la 3ème Division d’Infanterie Algérienne,
  • La 3ème Division d’Infanterie Algérienne est commandée par le général de division de Goislard de Montsabert. Dans cette division, il y a des soldats qui n’ont pas participé à la reprise du château : le 3ème R.S.A.R. commandé par le colonel Bonjour, l’artillerie commandé par le général de brigade Besançon, la 1ère Compagnie du 83ème Bataillon du génie, le 7ème R.C.A. commandé par le lieutenant-colonel Van Hecke, le 4ème escadron de reconnaissance du 2ème Régiment des Spahis Algériens commandé par le capitaine Baudoin.


A une centaine de mètres, en dessous du Château de La Ripelle, se trouve une maison qui sera légèrement endommagée lors de la prise du château. Elle appartient au docteur Feraud, médecin à Toulon, dont le gendre est … Baudoin (1) ! Baudoin deviendra amiral puis préfet maritime du Var. Il est enterré au Revest-les-Eaux. Les militaires tirent quelques coups de canon et de mortier. Les Allemands se rendent. Médecins, infirmières et aumônier sont encadrés par une vingtaine de soldats allemands parmi lesquels se trouvent des Mongols.

Le 25 janvier 1945, Mme Fabre de La Ripelle fera une déclaration de dommages de guerre auprès du délégué départemental de la reconstruction (place du Champ de Mars à Toulon) :
1- dégâts matériels du château : 333 000 francs,
2- vol de tous les bijoux : 1 300 000 francs,
3- vol de la collection d’or de M. Fabre : au moins 1 000 000 francs,
4- 12 draps de toile fine,
5- 12 paires d’oreillers doux (dont 6 neufs),
6- une douzaine de chemises de jour en toile,
7- 4 chemises de nuit,
8- 2 douzaines de mouchoirs brodés neufs,
9- 20 robes en soie et 6 manteaux en soie également,
10- 12 chaises neuves,
11- 4 …………. en bois de chêne,
12- 4 ………….. et porcelaine.

Le véhicule Citroën, Traction Avant, 9cv, conduite intérieure, 5 places, de type 7C, moteur essence et immatriculé 7445YU4, n’a pas été volé.

En 1947, selon le registre des déclarations de récolte de vins, il y avait 81 viticulteurs dans la Commune qui exploitaient 45 hectares pour une récolte de 456 hectolitres de vin rouge et 8 hectolitres de vin blanc.

Fabre de La Ripelle cultive des vignes qui donnent : 24 septembre 1947 : 4 hectolitres pour 2 hectares, 12 octobre 1948 : 6 hectolitres pour 3 hectares 50, 10 octobre 1949 : 6 hectolitres pour 2 hectares.

Entre 1957 et 1961, selon le livre des contributions directes du Revest-les-Eaux, il y avait 4 chiens au château.

Le dernier véhicule dont Kahdir Ben Lahcène a eu la responsabilité était une Pontiac noire.
Après 1960, la totalité du domaine de La Ripelle est vendue. Le Groupe Mornay achète le seul château et le transforme en hôtel d’accueil pour ses anciens cadres. De nombreux travaux sont effectués. Dans l’acte notarié, la famille Fabre impose l’obligation pour les acheteurs de conserver un logement à vie pour Antoinette Alziary et Kahdir Ben Lahcène.

Vers 1960, le berger demeurant à la Moutte décède. Sa veuve quitte la bergerie qui restera ouverte aux quatre vents avant de finir en ruine.
 


Château de la Ripelle vers 1970

Le Château de La Ripelle vers 1970


Source : Société des Amis du Vieux Revest et du Val d'Ardène


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