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🚶 Balader au Revest - Balade des Comoni



La Maison des Comoni fête ses 25 ans au Revest-les-Eaux en cette année 2015. En cette occasion, l'association d'histoire locale du village, la Société des Amis du Vieux Revest et du Val d'Ardène, publie un numéro ad-hoc de son bulletin et a organisé des balades historiques sur le thème de la tribu des Comoni qui peuplait le territoire.


par Marie-Hélène Taillard
Société des Amis du Vieux Revest et du Val d'Ardène - Bulletin 67 de juin 2015



Tracé de la balade des Comoni


Il y a vingt-cinq ans, la municipalité du Revest, en choisissant de donner le nom de Maison des Comoni à ce lieu de culture nouvellement créé, faisait le lien avec l'histoire de ce territoire remontant à la plus haute antiquité, et avec un peuple dont la mémoire a traversé les siècles, perpétuée par l'usage de son nom précieusement conservé par la tradition orale.

 

De la Préhistoire à nos jours, on trouve des traces de la présence des hommes sur la commune, remontant peut-être  jusqu'au paléolithique supérieur (15 à 20 000 ans avant notre ère) en passant par le néolithique (4000 à 2000 ans avant notre ère) puis par les âges du bronze et du fer (2 000 ans à 52 avant notre ère) qui ont vu se développer l'élevage,  l'artisanat et l'agriculture.

 

Durant cette dernière période, le sol de la Provence parait avoir été occupé par des populations connues sous le nom de Celtes (ou Galls) qui vivaient dans les plaines en petites agglomérations indépendantes et cultivaient la terre. A la suite d'une immigration massive vraisemblablement due à des guerres de territoires, les Ligures, repoussés d'Espagne par des populations celtes elles-mêmes chassées au sud par d'autres peuples venus du nord, se répartirent sur tout l'arc  méditerranéen du Languedoc à l'Italie et vinrent se joindre à ces populations déjà installées en Provence, se fixant dans les collines, habitant des cavernes et "vivant des produits de la chasse, de la pêche et d'une culture grossière". Ils échangeaient des métaux bruts extraits de la montagne et du corail prélevé sur les côtes contre des armes, des étoffes et des objets manufacturés avec les navigateurs de l'Orient (les Phéniciens, au Xlllème siècle avant notre ère).

 

On ne sait pas exactement comment ces populations de mœurs et de cultures tellement différentes fusionnèrent pour constituer les celto-ligures, composés de treize peuplades que les textes anciens de Strabon, Pline et Ptolémée (début de notre ère) permettent de situer et de dénommer.

 

L'une d'entre elles, les Camatuliciens, occupait alors le territoire de Toulon, du golfe de La Ciotat (Cithariste, Ceyreste )  jusqu'à Olbia (Saint Vincent de Carqueiranne), probablement jusqu'à l'embouchure de l'Argens.

 

Le Louerion ou Laurion, sur la commune du Revest, dans le quartier qui porte encore aujourd'hui le nom de Lauron, aurait constitué leur oppidum (capitale), siège du gouvernement politique et religieux de cette peuplade, à la fois refuge et place-forte, perché à plus de deux cents mètres d'altitude, alimenté généreusement en eau, sur un territoire giboyeux, dominant les gorges de Dardennes, les défilés des Favières, la plaine de Toulon et la mer encore au-delà. Il subsiste des traces de cette implantation, dans les textes anciens qui ne sont pas toujours faciles à interpréter et à projeter sur notre  environnement actuel, mais également des traces concrètes dans les trouvailles faites lors de fouilles réalisées dans les années 1940 puis 1960 dans les grottes environnantes - Mont Combe, Ripelle, Baume Fere et surtout grottes du Lauron - habitées dès la Préhistoire jusqu'aux périodes troublées en Provence du Vlllème au Xème siècle.


Grotte du Lauron - Crédit photos Françoise Mounié

 

On y a recueilli en particulier, datant de l'âge de fer et des périodes ligures et celto-ligures, des silex, poteries, céramiques et objets de parure.

 

Aujourd'hui encore, bien des incertitudes persistent sur l'origine du nom Comoni, avec un ou deux M - Camunni, Comani, Commoni - tribu locale camatulicienne sans aucun doute, dont le nom a traversé les âges pour parvenir jusqu'à nous.
Le Quartier des Laurons, les qrottes de Louron, la route des Commoni, la Maison des Comoni, les Comoni Volants, attestent dans la langue d'aujourd'hui l'attachement à ce lointain passé, si simplement et magnifiquement traduit dans cette phrase en provençal que rapportait M. Henri Durand il y a vingt-cinq ans, citant sa grand-mère :


"leu, pitchoun sieu une Comoni".
"Moi, petit je suis une Comoni. "

 



Sources

  • Bulletins n° 11 - 14 - 53 des Amis du Vieux Revest
  • L'Habitat préhistorique du Revest et de la vallée, par J-B. Joubert
  • Les peuples du territoire de Toulon, par G.Lambert (1884)
  • Qui sont les Comoni du Revest? Charles Aude (1990)
  • Promenade historique au Revest et dans la vallée de Dardennes, les Amis du Vieux Revest (2008)
  • Photos: F.Mounié, MH.Taillard

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