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📖 Le Revest de P. Trofimoff - Seigneurs et propriétaires du Val d’Ardène




Pendant tout le Moyen-Âge, la famille de Vintimille, des vicomtes de Marseille, a possédé plus de quatre-vingts fiefs et châteaux en Provence. Parmi ceux-ci, le Revest et Val d'Ardène.

Les seigneurs de Val d'Ardène sont issus de la famille de Vintimille et des familles provençales de Thomas, de Ripert, de Raisson, de Noble, du Revest. Aux XVe et XVIe siècles, la famille de Vintimille était en coseigneurie avec les de Thomas et les de Ripert. Au XVIIe siècle, ces deux familles se partageaient les terres du fief avec les de Noble et les consuls  de  Toulon.

Dernière descendante des seigneurs de Toulon (vicomtes de Marseille), Sibille, dame de Castellanne et de Trets, fille de Geoffroy III, fut mariée deux fois. Une première fois à Gilbert de Baux : une seconde fois  à  Boniface de Castellanne.
 

Par ses premières volontés testamentaires, Sibille laissait le Revest et Val d'Ardène aux Chartreux de Montrieux. Revenant sur son testament le 16 août 1261, elle révoqua ses premiers écrits et transforma ses premières décisions. D'importants changements et additifs furent apportés au testament du 14 août 1261. Tous ses legs furent réduits de moitié, exception faite des legs pieux. Par acte du 29 novembre 1262, on apprend que le comte de Provence échange la part de seigneurie qu'il possédait au Revest. et qu'il tenait de Sibille contre une part de la seigneurie de Toulon, que détenaient de proches cousins de la testatrice.

Cet échange et les différentes clauses ajoutées au testament de Sibille sont généralement mal interprétés et ont donné lieu à résumés incorrects.

En août 1388, un bail emphytéotique fut passé entre Raymond de Montauban, seigneur de « Dardenne » et Pierre Textoris, du Revest. Val d'Ardène,  à l'époque, dépendait du domaine de Toulon.

Nous ne nous étendrons pas ici sur les longues et fastidieuses généalogies des familles de Thomas, de Ripert, de Noble, etc. Plusieurs ouvrages spécialisés sur la noblesse provençale,   renseigneront chacun, suivant l'intérêt qu'il porte à l'une ou l'autre de ces branches.

Suzanne Teissère, veuve de François de Thomas, vendait, le 26 juillet 1781, « la terre, fief et seigneurie » à M. de Magalon. Ce dernier l'achetait pour un de ses parents, le marquis Monier de Castellet, chef d'escadre, directeur général du port et arsenal de la Marine du département de Toulon. Seigneur de Val d'Ardène, il présente ses preuves de noblesse et fut admis aux États Généraux de 1787 à 1789.

En août 1790, des émeutes éclatent à Toulon. Monier de Castellet, qui s'était retiré dans son domaine, se rend à Toulon pour affaire de famille, dans la journée du 11 août. Reconnu par la foule à l'entrée de la ville, il est menacé, conspué, et échappe à la hargne populaire grâce à l'intervention du maire et de six militaires qui l'ont reconnu et se sont interposés.

Par délibération du Directoire du département du Var, une médaille fut frappée à six exemplaires et remise à ceux qui «par leurs efforts généreux» sauvèrent la vie à un citoyen. La matrice et la façon de ces six médailles furent gravées par le sieur Tassin qui, pour son travail, reçut la somme de 180 livres. Au droit, on lisait : « Un citoyen sauvé - 11 août 1790 ». Au revers : « La Nation, la Loi, le Roi », avec l'exergue «Département du Var». Un exemplaire de cette médaille existe au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque de Marseille.

La nation acquit la Val d'Ardène en 1794, comme bien d'émigré sur la personne de Monier de Castellet, qui avait fui en Espagne. Le domaine fut vendu comme bien national les 21 et 26 Messidor An VI, à M. Rossel.

En 1813, le domaine de Val d'Ardène devient la propriété de M. Olive. Sept ans après, le 18 août 1820, le domaine devenait la propriété de M. Joseph-François-Bernard de Tassis. Ce dernier s'empressa de remettre, à titre de compensation, la somme de 2.000 francs à Mme de Pierrevert, fille de Monier de Castelet, à qui la Révolution avait confisqué  cette terre.

Depuis cette date, sans discontinuer, le domaine appartient aux descendants de Joseph-François-Bernard de Tassis.

Malgré les assauts du temps et des hommes, la fière demeure continue.


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