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🌻 La flore Revestoise - A la recherche des câpres




Belle journée d'hiver...

 

Nous partons à la recherche de pieds de câprier, non pas du coté de Cuges ou aux abords de Toulon, mais en bord de mer, dans les calanques, autour des anciens cabanons de pêcheurs...
Une recherche non aboutie, mais pas moins fructueuse...


Jacques-Christophe Valmont de Bomare, né en 1731 à Rouen, mort en 1807 à Paris, est un naturaliste. Nous nous sommes plongés dans son Dictionnaire raisonné, universel d'histoire naturelle...

 

"Caprier, capparis. On le nomme en Provence "caperier". C'est une plante dont on distingue deux espèces ; l'une épineuse et l'autre non épineuse, qui croit en Arabie jusqu'à la hauteur d'un arbre. Nous ne parlerons ici que du câprier épineux, capparis spinosa.

 

Cette plante, qui a une racine grosse et longue, est sarmenteuse. Ses branches un peu courbes sont garnies d'épines crochues ; et s'élèvent à la hauteur de quatre pieds. Ses feuilles sont rondes, larges d'un demi-pouce, amères ; elles sont posées alternativement sur les branches. A l'endroit où la queue s'attache aux branches, on remarque deux petites épines crochues.
Ses fleurs sont blanches, en rose à quatre pétales, et contiennent plusieurs étamines ; elles sortent des aisselles des feuilles, fleurissent en Juin, et forment un effet des plus agréable. Aux fleurs succède un fruit de la grosseur d'une olive, et ayant la figure d'une poire.

 

Câprier
Câprier par RandoVar


On cultive le câprier en Provence, près de Toulon. Comme il est très sensible au froid, on le met en espalier, ayant grand soin pendant l'hiver de le couvrir d'un peu de litière : il se multiplie de semences et de marcotes. Les câpres dont on fait usage sur les tables, sont les boutons des câpriers que l'on cueille avant qu'ils soient épanouis ; et que l'on fait confire dans du vinaigre : les boutons les plus petits donnent les câpres capucines ; ce sont les plus fines et les plus fermes ; les boutons les plus gros donnent des câpres molles et grosses. En Provence on les cueille comme elles tombent sous la main ; et lorsqu'elles sont confites on sépare, à l'aide d'un crible, les plus fines qui sont les meilleures et les plus chères.

 

Les câpres doivent avoir une belle couleur verte ; mais il faut prendre garde qu'elle ne leur vienne quelquefois d'une rouille de cuivre qui les rendrait nuisibles : car souvent des marchands, pour leur donner cette belle couleur verte, les font macérer dans des vaisseaux de cuivre avec du vinaigre, lequel, en rongeant le cuivre, devient vert et colore les câpres ; quelquefois aussi ils jettent quelques pièces de monnaie de cuivre dans la liqueur acéteuse pour leur donner cette couleur verte : manœuvre dangereuse qu'on emploie aussi dans la confection des cornichons de Saint Omer ou de Flandre. On confit aussi les jeunes fruits qu'on nomme cornichons de câprier.

 

On se servait beaucoup autrefois de l'écorce épaisse de la racine du câprier comme d'un puissant apéritif : l'usage s'en est aboli pendant quelques temps, jusqu'au séjour de M Tronchin à Paris, qui l'a remis en vogue pour dissiper les vapeurs. La préparation de cette écorce consiste à être bien séparée et mondée de la racine, et à être mise à sécher à propos. Sa couleur est jaune, grisâtre ; elle est difficile à rompre, étant d'une consistance solide et tenace comme du cuir. Les feuilles et boutons du câprier sont estimés antiscorbutiques."

 

Quant à Pline, né en 23 à Côme, mort en 79 à Pompéi, lors de l'éruption du Vésuve, écrivain et naturaliste romain, auteur d'une monumentale encyclopédie intitulée Histoire naturelle, Pline donc, s'alarmait déjà de la qualité de ce que nous mangeons...

 

"L'Egypte produit aussi des câpriers. L'arbrisseau nommé ainsi a le bois très ferme. Comme la câpre est d'un grand usage dans les aliments, nous la supposons connue du lecteur ; et le bois ne l'est guère moins ; car le plus souvent les câpres qu'on nous apporte tiennent encore à leurs branches. Toutefois il faut mettre en garde contre la plupart des câpres étrangères ; car celles d'Arabie sont pestilentielles, celles d'Afrique gâtent les gencives ; celles de la Marmarique font enfler la matrice et gonfler l'amnios ; celle de la Pouille dérangent l'estomac, font vomir..."

Pour plus amples informations

 

Source  : Archives du blog de Rando Var, 2 décembre 2016, avec leur aimable autorisation




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