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♒ Les eaux du Revest - Le mur du calme



Le barrage du Revest, depuis le début du XXe siècle, retient les eaux turbulentes qui jaillissent essentiellement du gouffre du Ragas. D'autres sources sont aussi prisonnières de ce mur : la Petite Foux, la Foux, le Figuier, le Rabas, le Rerabas et le Pin.

 

La construction de ce mur, faite par la ville de Toulon, a maîtrisé la puissance du débit du Ragas, débit pouvant aller bien au-delà des cent mille litres par seconde et cinquante mille mètres cube par jour.

 

Crue du Ragas le 6 novembre 2003

 

La bourgade de Tholon était déjà alimentée par les eaux de cette source généreuse en 451 et fournissait trois mille litres d'eau à chacun des trois mille habitants de la cité à cette époque.

 

Le Béal, distribuant les eaux du Ragas, existe depuis 1609. Le mur du barrage n'a pas supprimé cette possibilité d'alimenter en eau les parties supérieures du lit de la rivière. Un règlement municipal de la ville de Toulon" créa en 1289 les "banniers-fontaniers" qui furent chargés de constater les infractions à la distribution des eaux du Béal communal, au moyen des tortouïres (vannes) des propriétaires riverains pour arroser leurs domaines respectifs.

 

Si le mur du barrage calme le Ragas, l'eau du Ragas créa la discorde dans la vallée. Des procès interminables, remontant à 1406, indisposèrent les consuls de Tholon, qui se proposèrent d'y mettre fin à l'amiable et déléguèrent à cet effet une députation du conseil de ville, le 18 janvier 1639, afin d'établir une entente définitive avec Messire François de Thomas de Chateauneuf, seigneur de la Valdardenne, propriétaire du château seigneurial situé sur la commune du Revest.

 

Jusqu'en 1859, le fonctionnement et la distribution des eaux du Ragas ne donna aucune inquiétude à la municipalité de Toulon. Mais à cette date, se créa la "Compagnie du Ragas" proposant à la ville de la Seyne de lui fournir de l'eau provenant du Ragas. Détenant une parcelle proche de la source du Ragas, la Compagnie du Ragas projeta de creuser un tunnel pour aller atteindre les eaux du gouffre puis projeta d'y adapter deux prises d'eau pour la débiter.

 

La municipalité de Toulon fit opposition au projet et par arrêté du 26 mai 1869, le Préfet du Var soutient l'opposition de la ville de Toulon. La Compagnie du Ragas attaqua à la Cour d'Aix et à la Cour de Cassation. Cette dernière déclara en mai 1872 la Compagnie du Ragas souveraine.

 

Mais le gouvernement, au titre des besoins de la défense nationale, intervint et négocia avec la Compagnie du Ragas. Un traité fut conclu le 26 avril 1882 entre la ville de Toulon et la Compagnie Générale des Eaux qui devint dès lors la propriétaire des eaux du Ragas, de la Foux, du Figuier, de la Baume, de Saint Antoine.

 

Le 5 mai 1893, le conseil d'État arrêta que "la ville de Toulon devra dresser un projet de barrage dans la vallée de Dardennes". Le projet de construction de ce barrage fut voté par le conseil municipal le 29 novembre 1893. Un décret d'utilité publique, en date du 2 février 1909, prescrit l'autorisation des travaux. Le 17 juin 1909, la Compagnie Générale des Eaux passa un marché avec MM Champion et Isnard, entrepreneurs, complété par un second marché en date du 18 mars 1910 indiquant que le barrage était destiné à recevoir une retenue d'eau de 1.500 000 mètres cubes d'eau

 

Les travaux ont commencé le 12 avril 1910, et le 8 juin suivant, le sol des fondations du barrage reçut plusieurs couches de ciment pour rendre les failles solidaires aux roches. Cette opération fut complétée par un lit épais de rocaillage au mortier de chaux, servant d'assise au mur du barrage. A la base du mur, il a été installé trois tuyaux en fonte de 0,80m de diamètre permettant la vidange complète. Ces tuyaux sont munis de vannes Kennedy.

 

 

Construction du barrage de Dardennes -Tête aval du tunnel de la dérivation provisoire de la rivière



La construction du barrage a nécessité la dérivation du chemin vicinal ordinaire n°2 du Revest, existant sur la rive droite de la rivière de Dardennes, pour permettre l'exécution des fondations dont le profil type a été établi conformément aux prescriptions de la dépêche ministérielle du 25 juin 1897. Sa hauteur totale est de 33m60 et celle des eaux de retenue de 31m60.

 

En mars l911, le mur du barrage était à la cote 110 mètres et lors des premiers essais fin mai, l'eau atteignit cette cote. En février 1912, le barrage atteignit la cote 123 et en juin, lors d'un second essai, l'eau monta jusqu'à la cote 114. En avril 1913, après des pluies abondantes d'hiver, l'eau arriva jusqu'à la cote 123.

 

En avril l912 eut lieu la réception du barrage par la Compagnie Générale des Eaux, sous réserve d'améliorations à effectuer, conformément aux conclusions du rapport des docteurs Mony et Martel, délégués à Toulon par le conseil supérieur d'hygiène publique. La plus importante des clauses fut l'obligation de construire autour du barrage un fossé de colature. Il fallait éviter que les eaux de ruissellement des collines environnantes viennent polluer l'eau du barrage.

 

Article écrit  par  un auteur anonyme,  retrouvé dans nos archives. Il a été  revu et corrigé par Claude Chesnaud et relu par Richard N'Guyen. S'il ne peut être considéré comme référentiel sur le plan historique, il a le mérite d'exister et d'apporter  de ...l'eau au moulin ! Publié dans le bulletin N°28 des AVR en septembre 2000.


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