🏡 Le hameau des Olivières - Tourris et les Olivières en 1850
Source : Bulletin des Amis du vieux Revest et du Val d'Ardène N°36 de septembre 2003
Entre 1850 et 1880, le château de Tourris et le hameau des Bouisses appartenaient à la famille de Gasquet (qui cédera ce domaine en 1952 à la société Formétal). Entre 1850 et 1880, plus d'une centaine d'habitants vivait au château, au hameau des Bouisses et au hameau des Olivières. Les familles Castellan, Carret, Meiffret et Quadroppani constituaient l'essentiel de ces habitants. Elles se nourrissaient des produits propres au Pays : blé, pommes de terre, huile d'olive, vin. Les nombreuses restanques larges et humides sont très fertiles. Les points d'eau (sources et puits parfois immenses) sont nombreux et jamais taris. Les animaux (moutons, chevaux), en grand nombre, utilisaient les abreuvoirs proches de ces points d'eau.
Dans chaque maison, il y avait des citernes (en pierre). Dans chaque maison, il y avait plusieurs cochons. Chaque famille tuait à tour de rôle un cochon le samedi. On faisait les boudins, les caillettes, les saucisses. On se partageait la viande et un ou deux jambons étaient mis en loterie ou en jeu. Les gens se réunissaient, ils faisaient des concours de boules, de cartes : les vainqueurs se partageaient ce que le maître de maison avait mis comme enjeu.
Les industries locales à Tourris
L'élevage du ver à soie
Quand le ver à soie commence à balancer sa tête de droite à gauche, cela veut dire qu'il se prépare à faire son cocon. instinctivement, il cherche à s'isoler en grimpant. À Tourris, c'était la rame de bruyère qui était utilisée pour cet isolement. La bruyère avait été coupée quelques temps auparavant. Une fois séchée, elle était secouée perdant ainsi ses fines feuilles. Le ver à soie montait dans ces rames et construisait son cocon. Les cocons étaient vendus assez cher et cela permettait à pas mal de familles de vivre avec le produit d'une vente égale à deux mois de travail.
L'huile de cade à Goudron
Goudron : c'est le nom de la grande et longue bastide (en ruine) qui se trouve à l'entrée de l'allée des mûriers qui mène au château de Tourris. Cette bâtisse aurait servi à l'industrie de l'huile de cade. La distillation du cade donnait un onguent utilisé en pharmacie dentaire et en pharmacie vétérinaire (cette huile a donné naissance au fameux savon : le savon Cadum).Le bois
Par ailleurs, on écorchait la rusque (l'écorce) des chênes verts au moment de la sève montante (entre mars et mai). La rusque était vendue dans les tanneries du Gapeau pour la confection de l'indispensable tanin. Le bois restant après cette opération allait au chauffage des fours de la verrerie.
La verrerie de M. de Gasquet
Le sable était extrait de sablières situées sur le versant nord de l'éperon des Bouisses. Ce sable, mélangé à la chaux fabriquée dans les innombrables fours, permettait de faire le verre de Tourris. Ce sont des jeunes gens qui étaient employés comme souffleurs de verre et qui fabriquaient essentiellement des bonbonnes et des bouteilles.
Les carrières de marbre blanc et de pierres
Ces carrières sont au nord des Olivières. Elles faisaient travailler de nombreux habitants du secteur. Elles se trouvaient sur une parcelle de 500 hectares qui appartenait aussi à M. de Gasquet.La chasse
Les Joio
Il y avait le travail quotidien très rude et parfois la fête. On dansait au château, l'allée des mûriers recevait le soir la visite des renards qui venaient manger les mûres mais aussi servait pour les concours de boules et les courses à pied.C'est là que l'histoire du Pays place l'anecdote du coureur aixois renommé et vaincu par un berger de Tourris. Le coureur d'Aix avait une culotte avec des grelots, chaque _ grelot représentant une_victoire. Lorsqu'il fut battu par le berger, il lui donna sa culotte en lui disant : "tu l'as bien gagnée et maintenant tu peux la porter !"
Mais cela est-il exact ? Est-ce une histoire ou une Histoire ?Ce qui est certain, c'est qu'après ces concours, il y avait la distribution des "joio" : c'était un poteau avec un cercle, comparable à un mat de cocagne, auquel étaient accrochés divers objets (châles, écharpes, robes, tailloles, ...). Le premier gagnant du concours grimpait le premier et choisissait, le second choisissait en second, ainsi de suite.