🖋 1918 - 2018 Centenaire de l'armistice - Il y a cent ans, la victoire au village
J’aurai mon paradis dans les cœurs qui se souviendront
Maurice Genevoix, Un jour. Le Seuil, 1976
Il y a quelques mois, nous avons souhaité nous souvenir, nous aussi, des 17 soldats revestois morts pendant la première guerre mondiale, la Grande Guerre.
Qui ils étaient ? A quel âge étaient-ils morts ? Sur quelle terre inconnue ? Quelles étaient leurs familles ?
Loin des zones de combat, notre petit village a vu partir dès la mobilisation générale de nombreux hommes en âge de se battre. Impossible de savoir combien sont partis car il n’y a pas de décompte précis. Nous ne savons pas non plus combien sont rentrés mutilés ou libérés d’une longue captivité. Ce que nous savons, c’est que 17 d’entre eux ne sont pas revenus au village, laissant des veuves, des orphelins, des familles et un village en peine.
Pour mieux ressentir l’atmosphère qui régnait alors, nous nous sommes plongés dans le recensement de 1911, dernier recensement d’avant la guerre, celui de 1916 n’ayant pu avoir lieu à cause du conflit, et aussi dans le registre des délibérations du Conseil Municipal de 1914 à 1920.
Notre étude n’a pas été exhaustive mais s’est surtout attachée à mettre en évidence les répercussions de la guerre sur la population.
Tout au long de ce bulletin N°69 de novembre 2018, vous verrez vivre le village avec ses préoccupations, la vie qui s’organise autour des pénuries, l’émotion du village et de ses habitants dès les premiers morts au combat et puis la victoire.
Vous pourrez lire dans les discours du maire, Eugène Chaix, le soulagement de toute la population qui ne cache pas, néanmoins, la nécessité de se souvenir de tous les sacrifices qu’il a fallu consentir.
100 ans ! C’est si loin, et si près quand les nationalismes et les égoïsmes s’expriment à nouveau.
« La der des ders », « Plus jamais ça ! » Entendait-on à la fin de la guerre et jusqu’à la suivante. Nous espérons quant à nous qu’au fil de ces pages la politique de mémoire* qui est un des objectifs de notre association ne sera pas totalement inefficace et qu’elle permettra à notre toute petite échelle de nous prémunir contre des maux déjà rencontrés par le passé.
*La politique de mémoire est un terme qui englobe les dispositifs mémoriels comme les journées internationales, les musées d’histoire, les recherches historiques locales, l’instruction civique, les mémoriaux …