☥ Cultes et religions - L'église Saint-Christophe
Description
Achevée en 1679, la nouvelle église est consacrée sous le vocable de Notre-Dame de l’Assomption que rappelle un magnifique tableau d’époque au-dessus du maître-autel. L’église fut placée sous la protection conjointe de saint Jacques le Majeur, protecteur de l’ancienne chapelle, et de saint Christophe. » (Maurice Sadoul). La statue de saint Christophe a été offerte en 1864 par la famille du curé du Revest, Martinencq. Elle est promenée dans les rues du Revest pour la fête patronale de Saint-Christophe, la troisième semaine de juillet. Il y eut longtemps un Comité des Fêtes de la Saint-Christophe, formé de volontaires et aidé par la municipalité.
Origine
Construite de 1674 à 1679 après délibération du Conseil, sur le terrain « la ginestière » (de gineste, genêts en provençal : ginestière, terrain envahi de genêts). Aide des Chartreux de Montrieux (Méounes) par des dons et des prêts, en remerciement de l’aide que leur avaient apporté les Revestois lors du pillage de leur monastère au 17e s. Les événements de 1578 à 1581 avaient amené au Revest de très nombreux Chartreux de Montrieux, fuyant leur couvent, où ils avaient été malmenés par les gens de Signes, Méounes, Belgentier et la bande conduite par Isabelle Florence, dite « la Moure ». Il faut savoir que, par testament, dame Sibille, morte en 1261, dernière descendante des Seigneurs de Toulon, propriétaires du Revest, avait laissé le Revest et Val d’Ardène aux Chartreux de Montrieux. Au Revest, ils étaient donc chez eux.
Au-dessus de l’autel, il y a un blason : l’agneau pascal des moines de Montrieux. » (Yvette Roché - bulletin 23 des Amis du Vieux Revest et bulletin paroissial de Noël 1998). Le village s’étendant, il fallait faire une église plus grande, la chapelle Saint-Jacques s’avérait trop petite. Les travaux commencèrent le 28 janvier 1674. La date de sa finition (1679) est gravée sur une pierre encastrée dans sa façade.
Construction
Avec l’assentiment de l’évêque de Toulon, dès 1634 les villageois décident de construire une nouvelle église en remplacement de l’ancienne chapelle Saint-Jacques. Faute de moyens, l’entreprise est remise à des jours meilleurs. En 1674, le projet est relancé et un premier « appel d’offre » s’élève à 2400 livres, soit approximativement 3 millions de nos francs. Somme hors de portée de la petite communauté d’alors qui ne compte guère qu’une centaine de maisons. D’autant que les Revestois remboursent déjà une dette de 566 livres contractée pour payer la rançon d’un des leurs, Balthazar Vidal, emmené en captivité à Tunis par les Barbaresques. C’est alors que les moines de Montrieux aident le village « en remettant à la population une dette pour la remercier de l’accueil fait aux leurs, un siècle plus tôt, lors du pillage du monastère ». Finalement on tombe d’accord sur un « devis » de 1845 livres. Un an plus tard, en 1675, les archives communales font état, sans autre précision, d’une « semonce » adressée aux maçons de la nouvelle église, Pierre Rippert et Jean Fauchier. En 1677, un nouvel emprunt de 315 livres est nécessaire pour la construction du clocher. Puis ce sont encore 200 livres supplémentaires en 1679 pour l’achèvement complet de l’église. » (Maurice Sadoul, journaliste, d’après les recherches effectuées sur l’histoire locale religieuse par Charles Aude et Pierre Trofimoff - Var-Matin année 96/97)
En forme de croix latine, elle ne comporte qu’une simple porte cintrée comme entrée principale. Construite en matériaux « tout venant » et en tuf, pierre poreuse, légère, facile à tailler mais se délitant rapidement sous l’effet de l’humidité. La technique employée était archaïque ; ainsi, la toiture reposait directement sur la voûte compactée par de la terre et seulement soutenue par des arcs d’ogives, reposant sur de simples rondins de bois encastrés dans la maçonnerie. » (M. Sadoul - article V.M. année 96/97). Cette forme de croix latine est rare. « Elle est longue de 34,60 m, large de 8,10 m dans la nef et de 18,50m à la croix du transept. La hauteur sous la voûte est de 12,10m. On y trouve, sur le côté droit, la chapelle Saint-Joseph, puis la chapelle Saint-Sébastien, et dans le transept, celle de Saint-Christophe. Sur le côté gauche, nous avons la chapelle des Âmes du Purgatoire (tableau) et celle de la Sainte Vierge (autrefois Notre-Dame-des-Neiges, ainsi nommée à cause de la farine blanche moulue dans les moulins de Dardennes.) A l’angle du transept se trouve la chaire sur les panneaux de laquelle sont sculptés les quatre évangélistes. Le chœur possède un maître-autel qui date de 1848. Dans l’abside on trouve les deux grandes statues de saint Vincent-de-Paul et de saint Ferdinand, roi du Portugal. Elles furent consacrées en 1877 par Mgr Terris, évêque du diocèse Fréjus-Toulon. Entre ces deux statues, il y a une peinture célébrant le vœu de Louis XIII consacrant la France à Marie. A droite, les armoiries de Mgr Terris, à gauche celles de Pie IX. Sous ces blasons, se situent deux tableaux peints par M. le Curé Chabert, en 1711, l’un représente Noël, l’autre la Crucifixion. La tribune actuelle est de construction récente ; à gauche, se trouve une grande toile représentant saint Cyprien et saint Clair. Une autre grande toile, dans la chapelle Saint-Joseph, représente la mort de l’époux de la Vierge Marie. Enfin, à noter, un très beau Christ et un important vitrail, surmonté des armoiries de la Chartreuse de Montrieux, au-dessus du porche de l’église. » (extrait du bulletin paroissial de Février 1998)
Objets anciens
- meuble de la sacristie (1369)
- croix de cuivre (1779)
- chandeliers de l’autel de Saint-Clair (1669)
- chandeliers de l’autel Saint-Joseph (1774)
- buste en bois de saint Joseph du 18e siècle
- tableau de saint Clair du 17e siècle
- une bannière de pénitents sur laquelle est peinte l’Assomption (1671)
- tableaux du chœur (1717)
- statue de saint Christophe (1868)
- deux toiles proviennent d’Algérie: Les Noces de Cana et La Multiplication des Pains.
- Tableau : Vierge à l’enfant (cadre en bois sculpté du 18e s)
- autels et retables en bois sculpté du 16e et 17e s (classés à l’inventaire en septembre 1911)
- une Vierge noire en bois sculpté du 14e s (classée, 1949)
- un tableau anonyme du 18e s représente saint Clair, qui protégeait des Sarrasins, et saint Cyprien, protecteur du diocèse.
Dix grands tableaux ont été restaurés en 1986 par les soins de la Municipalité qui les avaient confiés à l’école de restauration de tableaux de Châteaurenard (Bouches-du-Rhône)
Vitraux
A l’intérieur, au-dessus du porche, beau vitrail surmonté des armoiries de la Chartreuse de Montrieux, partenaire de la construction de l’église. Au fond de l’église, deux ouvertures bouchées furent rouvertes lors de la restauration de 1978. Une niche démolie dans le mur ouest et dans laquelle fut trouvée une bouteille pleine de papiers (voir ci-dessous) a été remplacée par un vitrail.
Une explosion du Bar de la Fontaine a brisé en 1986 le vitrail du Sacré-cœur, au-dessus de la Tribune. La Semaine Provence signale dans un article du 28 novembre 1986 que le vitrail a repris son aspect traditionnel.
Cloches
Jouent l’Ave Maria comme celles de Jérusalem - Histoire : l’abbé Eudes...
Restaurations successives
- Un siècle après son édification, elle était déjà en piteux état : de nombreuses fissures lézardaient la voûte rongée par l’humidité. À de nombreuses reprises, l’église fut fermée.
- La restauration de l’église a commencé sous les municipalités Simonetti et Sauvaire, dans les années 50/60.
- Une sage précaution : (article de Édouard Fousse du 2 septembre 1976) Une porte de secours a été ouverte sur le côté nord de l’église, débouchant sur le boulevard de l’Égalité.
- En 1977 (article de E.Fousse du 22 mai 1977), le maire Charles Vidal a interdit l’accès de l’église au public, des morceaux de plâtre se détachant de la magnifique voûte bleue. Les offices religieux seraient célébrés dans la maisonnette municipale du petit stade (celui où a été bâtie la Maison des Comoni). Des concitoyens apportèrent leur contribution volontaire pour soulager les finances de la Commune dans cette entreprise. Les deux ouvertures de la façade nord qui avaient été bouchées auront, comme à l’origine, de magnifiques vitraux ce qui donnera beaucoup de clarté à l’intérieur. Dans un autre article du 15 septembre 1978, Édouard Fousse rapporte qu’un des ouvriers, M. Daniel, employé par l’entreprise S.T.N.B. qui effectue les travaux, a eu la surprise, en démolissant une niche de maçonnerie accolée au mur ouest, de découvrir dans la muraille une bouteille à l’intérieur de laquelle se trouvaient des papiers. Il fit part de sa trouvaille à notre premier adjoint, M. Moretti. La bouteille fut cassée et l’on prit connaissance de ce qui était porté sur les différents papiers. Le plus important, écrit à l’encre, mentionnait: « L’an 1867, sous le pontificat de Pie IX, Jordany, évêque de Fréjus, César Martinencq, curé, Émile Teissier, maire, ont construit cette gloire en l’honneur de la Vierge immaculée. » Ce papier est signé Martinencq, curé du Revest et porte le tampon de la paroisse revestoise. On a trouvé aussi des cartes de visite de tous ceux qui ont travaillé à la modification, décoration de l’église à cette époque. C’est ainsi qu’on a trouvé des cartes de visite de A. Charlois, peintre ; Eugène Apy, peintre de Marseille. Sur un simple papier, la signature du maire, Émile Teissier, ainsi que celle de Pierre Galaved. La carte de l’abbé Martinencq et celle de l’entreprise de décoration de peinture et dorure Sabatier-Pèbre,de Marseille. En plus de ces papiers, il a été trouvé un petit chapiteau sculpté genre roman. Les travaux durèrent deux ans.
- 1994 : au cours du 3e trimestre débutent les travaux de restauration. Ils vont durer plus longtemps que prévu. Il a fallu restaurer le clocher et la toiture principale. Cette première intervention avait permis de déceler une fragilité de l’enduit intérieur menaçant de s’écrouler par plaques et, par endroits, un affaissement de la croisée d’ogive au-dessus de l’entrée principale ; affaissement lié à la suppression d’un contre-fort côté est dans le local du Groupe Revestois. Le Bureau Veritas demandait d’effectuer d’urgence des travaux de consolidation. La seconde phase des travaux est effectuée sous la responsabilité de l’atelier d’architecture de Jean-Pierre Willot avec le concours de l’association Provence-Patrimoine, présidée par la Revestoise Anne-Marie Cerma. Jean-Daniel Vasco, Cyril Dudon et François Sardo sont les tailleurs de pierre et les maçons de cette restauration. Outre la reprise de la totalité de l’enduit de voûte et la consolidation des croisées d’ogive, les toitures latérales seront remplacées et l’étanchéité du bas-côté Est assurée.
- Difficultés rencontrées: les réparations antérieures n’étaient que des cache-misère. « Au-dessus de la chambre des cloches on a constaté 18 tonnes de gravats amoncelés et les pierres-clés de voûte descellées. Il a fallu alors chaîner la partie haute du clocher. Sur la nef, il a fallu déblayer 175 tonnes de terre et de gravats déposés à même la voûte jusqu’à 1,80 m de hauteur par endroit. La toiture reposant elle-même sur la voûte, cette dernière s’est affaissée. Les anciens comblaient souvent le vide des parties cintrées pour donner de la cohésion. Technique archaïque qui peut se justifier si les arcs d’ogives sont « harpés » dans les murs, ce qui n’est pas le cas ici. Elles reposent sur de simples bois plâtrés dans la maçonnerie. Par manque de moyens, on a utilisé des pierres de tuf pour les arcs d’ogive ; elles se sont délitées avec l’humidité accumulée. Sous les effets conjugués de la pression exercée sur la voûte et la suppression malencontreuse d’un contrefort du premier arc doubleau, le mur gouttereau côté est a basculé et la voûte s’est affaissée disloquant les croisées d’ogive. » (Propos de l’architecte Willot, recueillis par M. Sadoul)
- Travaux supplémentaires inattendus: évacuation de plus de 200 tonnes de terre dont trente ont été triées à la main pour dégager des ossements humains dont on remplit 10 caisses. Ils étaient sur la voûte de la chapelle est. On a soulevé la voûte avec des vérins pour remplacer les arcs et croisées d’ogive par des éléments taillés dans la pierre de Rogne et procédé au cintrage complet des murs. La toiture repose maintenant sur une charpente posée à même les murs. Toutes les toitures des chapelles sont reprises ainsi que les enduits intérieurs.
- La Maison des Comoni servit de lieu de culte pendant la durée des travaux. Monsieur Miraglièse étant curé de la paroisse du Revest et desservant aussi celle de Saint-Pierre-aux-Liens, dans la vallée de Dardennes (Toulon). Durée des travaux : de 1994 à 1997 - réouverture le 6 décembre 1997. Discours de Madame Fenassile, maire. Lors d’une interview , madame le maire, Janine Fénassile, annonçait un coût de 2,8 millions de francs (provisoirement), répartis entre le Conseil Général, la Région et la Commune du Revest.
Lieu de vie artistique
nombreux concerts, chorales
Classée le 23 septembre 1949 (selon le site des Excursionnistes Toulonnais, Hubert Dusart)