🌻 La flore Revestoise - Focus sur des espèces "Empoisonnantes"
A l'occasion de la balade "Sauvages de ma rue" organisée pour la Fête de la Nature le 25 mai 2019, un inventaire a été réalisé dans le village du Revest-les-Eaux sur un très petit parcours : la portion basse de l'avenue Gabriel Péri jusqu'à l'impasse de la Calade, la montée des Bugadières, la Traverse du Jas neuf et le bas de l'Avenue de Lattre de Tassigny (le long du parking), ce qui a tout de même pris deux bonnes heures d'observation.
Il apparaît que les plantes sauvages y sont diverses - 19 identifiées, 4 ou 5 non identifiées - et nombreuses, bien que relativement peu développées en raison du manque de précipitations récentes.
Deux espèces ont particulièrement retenu notre attention, car elles présentent un danger potentiel pour la santé humaine et animale et font l'objet de recommandations de la part de scientifiques et d’institutions, particulièrement dans l'espace public :
- le datura : relevé à l'angle de la Montée des Bugadières.
Un gros spécimen présent antérieurement a été supprimé mais il y a plusieurs repousses. Cette plante toxique représente un danger à l'ingestion, pouvant amener à la mort ; elle renferme des alcaloïdes dérivés de l’atropine, dont la consommation peut entraîner des symptômes similaires à ceux d’une intoxication aiguë par l’atropine.
Toxicité du datura
Les alcaloïdes contenus dans le datura (atropine et scopolamine principalement) peuvent provoquer un syndrome anticholinergique ou atropinique, qui se manifeste d’abord par des troubles périphériques (dilatation de la pupille et troubles de l’accommodation ; tachycardie, vasodilatation etc..) puis des troubles centraux (agitation, confusion, hallucinations…). Ils peuvent entraîner une intoxication modérée persistant 8 à 12 heures ou une intoxication sévère durant 2 à 3 jours (la dilatation de la pupille étant particulièrement lente à disparaître). Les autres conséquences sont une sécheresse de la bouche prononcée, des troubles de la vue, agitation, confusion, désorientation spatio-temporelle, des paroles incohérentes… De très petites quantités suffisent pour déclencher une intoxication. Les symptômes nécessitent en général une hospitalisation.
- la pariétaire : à profusion partout au bas des murs, sur les murs, autour des arbres, au pied du monument au bas de l'avenue de Lattre de Tassigny.
https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-47924-synthese
Pollen très allergisant, transmission par dissémination aérienne, période d'avril à octobre, déclenche des affections respiratoires (manifestations allergiques, asthme).
Nous n’avons pas trouvé de texte de loi faisant état de nuisance reconnue et obligeant à une éradication d'espèces dans l'espace public. Rien non plus dans le Plan de Protection de l'Atmosphère du département du Var (2007), mais il y a nombre de recommandations scientifiques, de l'ARS, des directives de communes (Toulon), l'objectif étant de limiter le risque en contenant l'espèce, compte tenu également du degré de dangerosité rapporté à la fréquentation des lieux (écoles, jardins publics, lieux de passage pour les piétons, etc...).
La présence de ces plantes, soit indésirable (datura) soit problématique en raison de l'envahissement et de l'augmentation du risque (pariétaire), est à relier avec l'arrêt de l'utilisation de pesticides qui demande une autre prise en charge et d'autres moyens pour l'entretien de l'espace public.
- La lettre du Réseau National de Surveillance Aérobiologique, no 19, 2017, p14 et 15
- Livret Paysages pollens et santé de l'Agence Régionale de Santé, 2002, p11 (10 du livret)
- Cahier de recommandations végétales et paysagères - Ville de Toulon, 2011, p 29 et 30
- Calendrier pollinique, Ville d'Aix en Provence
Marie-Hélène Taillard