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📖 Le Revest de P. Trofimoff - Histoire du Revest-les-Eaux




Dans le bulletin municipal du 9 juillet 1985, Pierre Trofimoff expose ce qu'ont dévoilé ses explorations des archives municipales.


Les Cadastres de 1700 à 1780, nous donnent l'éventail des couches sociales installées au Revest et sur le territoire de la communauté. La Vallée de Dardennes avec ses paroirs à draps, ses forges, les moulins à huile et à farine emploient une main d'œuvre assezimportante. Honoré GAUTHIER était tisseur à toiles, Jean GAUTHIER aussi Monsieur CANOLLE etait prêtre en 1700 (au Revest) ? Monsieur PROUVINS lui, était chirurgien, la même année. Louis VIDAL, lui,était Tambour et sa femme ou une parente était sage-femme, elle se nommait Honorade. Monsieur André BONNEGRACE, était médecin, et semble avoir hérité la terre qu'il possède à FONTANIEU, de son père, Jean, médecin aussi. Monsieur CHAINE, médecin lui aussi, et possédant une terre à MAUVALLON, semble comme André BONNEGRACE avoir exercé la médecine a TOULON et non pas au Revest.


Monsieur Joseph SALVATOR. lui, était avocat, il devait descendre des SALVATORIS qui ont donné leur nom à tout un quartier de la commune : LA SALVATTE. Un Marc SALVADORIS fut syndic de Toulon en 1544, et 1566.


Monsieur DE VINTIMILLE, Chapelain de la chapelle St-Jacques, avait une terre AU REVEST, confrontant oliviers et figuiers d'Antoine VIDAL. Ces hommes travaillaient, mais certains d'entre eux, «appartenaient aux paroisses voisines de la mer››, non inscrits maritimes, âgés de 18 â 60 ans, étaient désignés pour servir dans la Compagnie des Gardes Côtes de La Valette. Ils étaient groupés sous le commandement et l'inspection des Capitaines Gardes-Côtes et recevaient des armes de celui-ci. Ils devaient être passés en revue deux fois par an, de plus une fois par mois, le dimanche ou un jour de fête, ils étaient convoqués pour faire l'exercice. La compagnie des Gardes-Côtes de La Valette appartenait au bataillon de Toulon et était forte de 50 hommes, fournis : 22 par La Valette, 18 par La Garde, 3 par Sainte-Marguerite et 7 par Le Revest. Le bataillon de Toulon comprenait 650 hommes divisés en 13 compagnies. Le bataillon s'assemblait à Toulon mais les revues particulières se déroulaient au lieu dont la compagnie portait le nom. Au Revest, on s'entraînait généralement, comme plus tard les hommes de La Garde Nationale, dans le pré de «La Ferrage›› derrière le château.

En temps de guerre les gardes-côtes étaient rassemblés et les compagnies occupaient les principaux points du littoral qu'il y avait lieu de défendre. Dans un recensement établi en 1770 dans la Sénéchaussée de Toulon, il ressort que Le Revest a 463 habitants, et qu'il possède toujours une juridiction seigneuriale. Dans ce nombre d'habitants doivent figurer ceux du petit hameau de Dardennes, car si son château figure parmi la liste des « fiefs ›› et château sans clocher, ni villages enclavés dans l'arrondissement, aucun nombre d'habitant n'y est spécialement mentionné.


Après ces détails de la vie de nos ancêtres, les événements de la Révolution vont changer et perturber leurs habitudes. Les récoltes deviennent moins bonnes, les impôts successifs sur les farines amènent la population des grandes villes à descendre dans la rue, mais dans les petits bourgs, on est attentif à ce qui parvient de la grande ville toute proche. Les ateliers de la proche vallée sont eux aussi en contact permanent avec les gens qui viennent des grands ateliers de l'Arsenal de la Marine, et des villes plus ou moins lointaines qui fournissent les annexes des Forges de Dardennes.


Le 25 Mars 1789, une effervescence inaccoutumée règne au Revest. L'insurrection éclate, conduite et bien préparée, la foule sait ou elle va. Le château est attaqué. Seigneur du Revest, écuyer, Antoine de Brignoles, se trouve dans sa demeure Aixoise. Dix-neuf hommes du village, chefs du mouvement enfoncent les portes et pénètrent avec leurs troupes. Tous les meubles qui s'y trouvent sont portés sur l”<<aire publique» et incendié. Toutes les archives consacrées au passé de la demeure et une grande partie de la vie du village sous l'Ancien Régime, vont partir en fumée. Ces disparitions compliqueront singulièrement la tâche des municipalités de la République, par la suite. Seul un coffre Renaissance finement sculpté de feuilles d'acanthes, aux panneaux séparés par d'élégantes colonnettes, fut sauvé de l'incendie. A l'extérieur on s'en prit aux têtes des éperviers qui ornent les deux tourelles d'angle de la façade principale.


Une information fut ouverte. Monsieur De Franc, Conseiller au Parlement de Provence, fut chargé de l'affaire. Il fit arrêter et incarcérer a Aix-en-Provence les dix-neufs responsables de cette manifestation. Ces hommes durent leur libération à une incursion des Marseillais qui ouvrirent les portes de la prison. Rentrés chez eux, leurs méfaits furent couverts par des lois d'amnistie pour les une et par la prescription pour les autres. Plusieurs d'entre-eux vivaient encore au Revest en 1821. On insista beaucoup sur cette affaire au cours d'un long procès qui opposa, en 1821, la famille ALLEGRE à la Municipalité du Revest. Dans cette interminable affaire, il s'agissait d'établir les droits des propriétaires du Château sur l'eau de la Fontaine qui s'élève devant l'Eglise. Aucun titre de propriété n'ayant pu être fourni (il avaient disparus lors de l'émeute), seules les lois en vigueur furent retenues.


La vie au Revest, pendant cette période, s'écoulait avec beaucoup plus de vigueur qu'à l'ordinaire. On était à l'affût des nouvelles rapportant les événements, on prenait même des initiatives. La Municipalité faisait saisir, au nom de la Nation, les biens de certains individus.


La première délibération communale concerne le culte, elle consiste en la publication officielle du décret ordonnant l'emploi de l'écharpe tricolore dans les cérémonies religieuses.


Le 5 Décembre 1790, le curé CASTINEL prêta serment dans l’Église, face aux autels, sous les drapeaux de la Garde Nationale. Ce fut le 16 Janvier 1791 que le vicaire vint après la messe prêter serment. Le 22 Juillet 1792, on s'en prit à la petite cloche de la chapelle St-Jacques, qui fut dirigée sur la Monnaie de Marseille.


Trois personnalités revestoises furent condamnées à mort par le Tribunal Populaire Sectionnaire de Toulon, le 17 Septembre 1793, GARNIER Honoré, dit : le «Père Éternel››. il ne fut jamais exécuté, car les Archives de la Paroisse possèdent son acte de mariage après la révolution. En fait, il se remariait, il était veuf.


Le curé CASTINEL, très estimé par la population fut deux fois condamné à mort, deux fois il fut sauvé par l'énergie et le dévouement de ses paroissiens.




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