♖ Tourris - Les mystères du domaine de Tourris
Parmi tous les mystères qui habitent le domaine de Tourris, voici une sélection proposée à la sagacité des fins limiers.
Le pigeonnier carré.
Il n’en reste que deux hauts pans de murs un peu écroulés et quelques carreaux de faïence tout en haut.


Nous savons que c’était un pigeonnier, puisqu’il était cadastré comme tel en 1828. Les pigeonniers et colombiers de Provence sont plutôt ronds. Les plus importants, comme à Tourris présentent cette architecture en carré, ce qui révèle qu’il était associé à une grande surface de culture céréalière.
La glacière
Cette construction de pierres ronde qui sert de réservoir aujourd’hui était de toute évidence une glacière, dont il manquerait juste le toit, semblable à celle de Pivot, à la Sainte-Baume : on y fabriquait de la glace en hiver pour être ensuite découpée en pains et acheminée de nuit vers les villes de Marseille et Toulon.

Mais où sont donc les prés de collecte en amont de la construction ? Et au cœur de l’hiver, en sous-sol, la température est de 13° en permanence. Beaucoup trop élevée pour la fabrication et la conservation de longue durée.
Peut-être que notre glacière de Tourris était un entrepôt intermédiaire entre les places de fabrication de la glace dans l’arrière-pays et les clients de la ville de Toulon ? Les chemins de la glace passaient en effet par le haut du Revest entre les glacières de la Sainte-Baume et la ville de Toulon.
Le chemin de l’eau
L’eau est un grand mystère à Tourris. Actuellement les plantations sont irriguées à partir de la source de La Ripelle qui fait partie du domaine. Mais il n’en a pas toujours été ainsi et pourtant les descriptions des XIXe et XXe siècles dépeignent le domaine comme luxuriant, avec des bassins et des fontaines d’eau pure, des ruisseaux, des réservoirs … D’où venait l’eau ?
On trouve bien aujourd’hui un bassin aussi grand que celui du château de La Ripelle, où aboutit un caniveau de pierre qui serpente au flanc de la colline.

Un tunnel qui ressemble à une mine d’eau.

Des puits qui donnent un peu, aux Bouisses ou le long du chemin communal. Le réservoir du Goudron qui n’est en eau que si l’on y pompe l’eau de La Ripelle pour le remplir …
Le vieux cimetière seigneurial
Le vieux cimetière mesurait 8 m sur 8. Il était entouré de murs et son entrée fermée par une grille, surmontée d’une croix de métal. On le voit bien cadastré en 1828. Et il était encore décrit dans une publication de 1938. Les tombes des vieux seigneurs avaient été dérangées pendant la Révolution et au cours du XIXe siècle leurs restes avaient été déplacés respectueusement dans une autre terre sainte. Mais où était donc cet antique cimetière, dont il ne doit rester aujourd’hui que quelques pierres sous la broussaille ?
Le blason sur les écuries
Il est souvent présenté comme celui de la famille de Nas. Mais toutes les armoiries des Nas de Tourris comportent un lion.

Pas le blason des écuries...

D’où vient donc celui-là ? Peut-être des Aguillon dont un représentant avait, selon l’Armorial d’Hozier, un schéma approchant ?
